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rience. » Voltaire avait certainement lu The Present state (cf. n. 25 de cette lettre et n. 28 de la l. XVI) : c’est à ce journal surtout qu’il fait allusion.

7. Baillet, La Vie de Monsieur Descartes, 1691, in-4°, t. II, pp. 401, 402 et 470-474, ne songe pas à louer le style de Descartes par ce côté. — A ce jugement de Voltaire sur Descartes, comparer celui du Catal. des écriv. du siècle de L. XIV (XIV, 62).

8. Baillet, II, 395 : « La Cour n’était occupée que des réjouissances qui s’y faisaient pour la paix de Munster, et la Reine qui voulut qu’il y jouât son rôle, voyant qu’elle ne pouvait obtenir de lui qu’il dansât des ballets, sut l’engager au moins à composer des vers français pour le bal. Il s’en acquitta d’une manière assez enjouée pour plaire à une Cour qui se piquait déjà de vouloir imiter la politesse de celle de France. Mais ces vers (En manchette : Ils étaient sur la paix et il en reste quelques fragments), ne dérogeaient point à la sagesse d’un Philosophe de son rang. Ils furent trouvés trop beaux pour être les fruits d’un âge si avancé, et pour venir d’une imagination dont il semblait depuis près de quarante ans avoir étouffé le génie poétique sous les épines de l’Algèbre et des autres sciences les plus sombres. Ce qui nous en est resté (En manchette : qu’on en juge par les fragments recueillis par H. Est.) sert encore à nous faire juger que M. Descartes aurait été plus heureux que n’ont été Thalès, Xénophane, Empédocle, Epicure, Cleanthe parmi les Grecs, Lucrèce, Varron et Boèce parmi les Latins, à mettre la philosophie en vers. » Il commença aussi une Comédie ou pastorale, en prose mêlée de vers (Ibid., 407-408).

9. Baillet, I, 40-41 : « Il témoigne qu’il aimait véritablement la guerre à cet âge : mais il prétend que cette inclination n’était que l’effet d’une chaleur de foie, qui s’étant apaisée dans la suite des temps a fait tomber aussi cette inclination. » Suit un passage des Lettres de Descartes (p. 560, Let. 118, tom. 2) où il déclare son peu d’estime pour le métier de la guerre, quand il le considère en philosophe. Cf. encore Baillet, I, 98.

10. Baillet, II, 90 : « Il la pleura avec une tendresse qui lui fit éprouver que la vraie philosophie n’étouffe point le naturel. Il