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heureuse ceux qui la reconnaissent pour ce qu’elle est et qui la prennent pour guide et pour règle de leurs actions. Ils disent que chacun peut trouver en soi-même une certaine portion de l’Esprit divin qui lui dicte ce qu’il doit dire et faire » (La Mottraye, I, 163).

14. Nicéron (t. II, 1729, art. Malebranche, p. 126-127) écrit : « …L’auteur du livre de l’Incertitude des Sciences ne parle pas si avantageusement de ce livre du P. Malebranche. Il nous a donné, dit-il, dans la Recherche de la vérité une métaphysique aussi subtile et aussi abstraite que s’il l’avait destinée pour des compréhenseurs. Un de nos Savants [d’Angleterre] ayant embrassé ses opinions, les a expliquées dans un style orné de toutes les beautés de l’élocution, et dans les termes les plus clairs. Les Trembleurs s’en sont tellement prévalus qu’il a été obligé de faire une apologie, afin qu’on ne le soupçonnât pas d’être passé dans leur parti. Mais, en se défendant, il ne laisse pas d’avouer que si les Trembleurs entendaient leur doctrine, s’ils savaient l’expliquer et la réduire en système, ils ne seraient pas fort éloignés de ses sentiments. » L’auteur du Traité de l’Incertitude des sciences (traduit par Berger, Paris, 1714, in-12) est Thomas Baker. L’ouvrage anglais est intitulé : Reflections upon learning wherein is shewn the insufficiency thereof, in its several particulars : in order to evince the usufulness and necessity of revelation, 4e éd., Londres, 1708. Le passage cité par Nicéron est aux pp. 147-149 de Berger. — Le savant anglais dont parle Baker est J. Norris, auteur d’un livre intitulé Conduct of Human Life, 1690 : le passage relatif aux quakers est p. 183.