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Symmaque qui écrit à Théodose et Valentinien : « Vestra Æternitas, vestrum Numen » (342). Si Voltaire n’a pas repris Barclay en main entre 1734 et 1739, il a pu tirer l’expression de divinité de Bayle (lettre à Rou, Œuv. div., éd. 1737, IV, 647), ou de Fontenelle (Hist. des oracles, II, iv, éd. Maigron, pp. 176-177) qui fait là-dessus des réflexions piquantes.

32. « … Dicunt et scribunt ad invicem qualibet occasione pro more obsequentissimus tuus servus, humillimus tuus servus, etc… ita ut mentiri, imo et inter eos qui volunt Christiani dici, aestimatum sit urbanitas » (Barclay, 340).

33. (L’usage des titres d’honneur) « fréquenter imponit Christianis necessitatem mendacii » (Barclay, 337). « Neque adulatoriis istis sermonibus (uti) vulgo “complements” dictis » (335).

34. « Un de leurs principes est que les hommes sont tous égaux ; aussi ils ne portent pas plus de respect à un seigneur, un Roi même, qu’à un savetier… Ils tutoyent tout le monde sans égard à personne, ni au Roi même, quand ils lui parlent » (Chamberlayne, 1698, I, 309). Mais il faut se souvenir peut-être ici de Montaigne (II, 12 ; éd. in-12 Motheau et Jouaust, t. 3, p. 235) : « Les âmes des empereurs et des savetiers sont jettées à mesme moule ». — « A propos des quakers, vous me demandez mon avis dans votre lettre sur le vous et sur le toi. Je vous dirai aussi hardiment ce que je pense sur cette bagatelle que je serai[s] timide devant vous sur une question importante. Je crois que dans le discours ordinaire, le vous est nécessaire, parce qu’il est d’usage, et qu’il faut parler aux hommes le langage établi par eux ; mais dans ces mouvements d’éloquence où l’on doit s’élever au-dessus du langage vulgaire, comme quand on parle à Dieu et qu’on fait parler les passions, je crois que le tu a d’autant plus de force qu’il s’éloigne du vous. Car le tu est le langage de la vérité, et le vous le langage du compliment » (Voltaire à Jacob Vernet, 14 sept. 1733, éd. Moland, t. XXXIII, p. 79). Cf. Bayle, Œuv. div., éd. 1737, IV, 646.

35. La 4e prop. de la 15e thèse de Barclay est : « Quod non liceat ludis et comoediis uti sub notione recreationum quae cum gravitate, silentio et sobrietate minime concordant :