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anglaise et la forme francisée « Quaker ou quakre. On prononce Kouakre ». Voltaire dira en vers :

Le quakre au grand chapeau, le simple anabatiste (Loi nat., IV),

et, en 1763, il publiera une Lettre d’un quakre à Jean George Le Franc de Pompignan, etc. Mais en 1764 il reprendra l’autre forme dans la seconde lettre du quaker. En 1772 (Questions sur l’Encyclopédie, 9e vol.), il intitulera un article : Quaker ou Qouacre, etc.

2. Cette curiosité s’est éveillée chez des Français dès le milieu du xviie siècle, comme le montrent deux extraits du recueil Conrart, qui m’ont été communiqués par M. Morize. Le second se date de 1659.

I. Rec. Conrart (Arsenal, ms. 5423), t. XIV, f° 1145.
Les Religions d’Angleterre.

10°. — « Les Trembleurs ou Quakers sont divers et en plus de 100 parties : il ne s’en trouvera jamais deux d’une même opinion. Ils tremblent quand ils prêchent, et quand l’esprit les a quittés, ils ne disent plus un mot. Ils se croient impeccables. Ils s’imaginent avoir le vrai respect de Dieu, et toutes les tentations du diable, ils les prennent pour des inspirations. Les femmes et les filles prêchent aussi bien que les hommes. Ils croient qu’il ne faut point être baptisé. Ils ne prennent point la Cène, mais qqfs. ils hurlent comme des bêtes. »

II. Rec. Conrart, t. IV, f° 510.
Relation véritable et désintéressée de l’Estat de la Religion en Angleterre en 1659.

« … Les Quakers ou Trembleurs sont les derniers, qui n’ont fait corps que depuis 3 ou 4 ans, mais dont on parle aujourd’hui plus que de tous les autres ; on leur a donné le nom de