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morceaux, c’est fort possible, et même probable. Mais on ne peut prendre à la lettre l’affirmation que « la plupart (des lettres) furent en effet écrites vers ce temps-là (1728) dans la maison de notre cher et vertueux Falkener[1] ».

Dans les lettres du 1er mai et du 14 juillet 1733, il est visible que Voltaire ne fait pas appel à la mémoire de Thieriot, mais lui prescrit le langage qu’il doit tenir : « Ce sont des lettres familières que je vous ai écrites et que vous faites imprimer. » La chose ressort encore plus clairement de la lettre du 24 juillet. « (Dites) que ces lettres vous ont été écrites, pour la plupart, en 1728. Vous ne direz que la vérité. La plupart furent en effet écrites vers ce temps-là, etc[2]… » Il ne dit pas : vous furent : Thieriot n’a jamais reçu ces lettres.

Le travail principal de la rédaction se placera donc, autant que j’en puis juger, entre 1729 et 1731 ; sans doute fut-elle interrompue par d’autres travaux. Toujours est-il qu’à la fin de novembre 1731, Voltaire a l’intention de s’y remettre et de la terminer. C’est alors qu’on commence à entendre parler des Lettres anglaises dans la Correspondance.

Pendant toute l’année 1732, il retouche et remanie. Le 9 juillet 1732, il demande à Thieriot qui est en Angleterre, de lui faire parvenir un écrit sur la personne et les œuvres de Clarke dont il a besoin pour achever sa lettre VII[3].

Les lettres I-IV étaient prêtes en novembre 1732, et l’étaient probablement déjà quand il s’occupait de la VIIe.

Les lettres XV-XVI n’ont été rédigées qu’en octobre-novembre 1732, quand Voltaire eut été converti au Newtonianisme par Maupertuis, et après l’apparition du Discours de ce dernier sur les différentes figures des astres (imp. en 1732).

La lettre XIII était, dans sa rédaction première, antérieure à nov. 1732. C’est alors que fut rédigé le texte qui parut en 1734. Le travail était achevé avant le 15 décembre.

Les copies de l’ouvrage furent envoyées à Thieriot et à Jore au début de 1733. Mais la lettre XXIV ne fut expédiée à Londres

  1. Moland, XXXIII, 364, 24 juillet 1733.
  2. Ibid., 337, 362 et 364.
  3. Ibid., XXXIII, 276.