Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 1, éd. Lanson, 1915.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

liste à travers les éditions de la lettre XIII nous permette de voir à quelle date Voltaire fait connaissance avec certains écrivains : il a pu les connaître sans les nommer tout de suite (Montesquieu, d’Argens, Woolston, l’Espion Turc), et les nommer plus tard sans en faire une nouvelle étude, pour fortifier son développement.

61. C’est l’esprit de Bayle (Rép. aux q. d’un Prov., III, 18-21, et IV, 1) et de Locke (Lettre sur la tolérance, extrait donné dans l’Hist. des ouv. des sav., sept. 1689, p. 25 ; voyez aussi Bastide, John Locke, 1906, p. 251, n. 1. « The heads and leaders of the church, moved by avarice and insatiable desire of dominion, etc… »). Mais Bayle et Locke disent seulement que ce n’est pas à la religion, mais aux théologiens qu’il faut imputer les maux des disputes religieuses : ils disent cela contre la maxime de ne tolérer qu’une religion dans un État. Même pensée dans Poiret, de Christiana liberorum e veris principiis educatione, 1694. « Il tient que toutes les cérémonies religieuses sont bonnes, pourvu qu’elles ramènent à Dieu et à l’humilité, et que ce sont les Docteurs superbes qui, pour se faire chefs de parti et s’en attribuer la domination, ont nourri et entretenu la discorde et la discussion. Il les appelle des âmes turbulentes et ambitieuses qui tâchent à cantonner les peuples pour se mettre à leur tête, et qui échauffent les contentions et les débats pour se rendre considérables sous le prétexte de défendre la vérité » (Hist. des ouvr. des sav., déc. 1694, p. 184).

62. Cf. encore Sottise des deux parts, XXII, 65. — Voltaire a-t-il pris connaissance de cette dispute dans Fleury, Hist. ecclés., 1. XCIII, 46, 47 et 53 ? — Il faudrait rapprocher de la lettre XIII les trois lettres de 1735 au P. Tournemine (XXXIII, 517, 520, 559), et les deux lettres à Formont (XXXIV, 8 et 11).