Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 1, éd. Lanson, 1915.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée
    1. 1 ##

Quoiqu’il en soit les hommes sçavoient aller au bout 100 du monde, ils sçavoient détruire des Villes avec un tonnerre artificiel plus terrible que le tonnerre véritable ; mais ils ne connoissoient pas la circula|tion du sang, la [113] pesanteur de l’air, les loix du mouvement, la lumiere, le nombre de nos planettes, &c., & un homme qui 105 soutenoit une thése sur les catégories d’Aristote, sur l’universel à parte rei ou telle autre sottise, étoit regardé comme un prodige.

Les inventions les plus étonnantes & les plus utiles, ne sont pas celles qui font le pins d’honneur à l’esprit 110 humain.

C’est à un instinct méchanique qui est chez la plupart des hommes que nous devons tous les Arts, & nullement à la saine Philosophie.

La décou verte du feu, rg.r^ ^^^ ^^"’du pnirLJjMgjidrr

1 1 5 & de prépaFer lesmétauXj ^dc bâtir des ma isons ^’inventTon de la bavette, sont d’une toute autre nécessité que rrînprilmerîe & la Boussole : c ependant ces Arts L’^ fïïrè m invciné s > pur Jé nîommes encore sauvages’J. Quel prodigieux usage les Grecs & les Romains ne

120 firent-ils pas depuis des méchaniques ? Cependant on croïoit de leur tems qu’il y avoit des cieux de cristal’^, & que les étoiles étoient de petites lampes qui tomboient quelquefois dans la mer, & un de leurs grands Philosophes après bien des recherches avoit trouvé que les astres 125 étoient des cailloux qui s’étoient détachés de la terre’7,

En un mot personne avant le C hancelier Bacon n’avoit ^nrrn^] la Plii|o<tophip expér imentale^, & de toutes les épreuves physiqu es qu’on a faites depuis lui, il n’y en a

112. J4*-K la pluspart des [arts] — 120. s^ (corr.) depuis est hiffè. 12}. 5 4*— A’plus [grands]