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sans en donner d’extraits, « parce que la matière dont il s’agit est déjà connue dans les Pays étrangers ». Mais, en 1721, voici la nouvelle qui circula dans le monde et à la Cour en France : « Sur la représentation qui a été faite au roi d’Angleterre par les médecins de Londres que, pour éviter les suites fâcheuses d’une petite vérole maligne, il conviendrait de se servir du moyen dont les Turcs se servent pour la communiquer à leurs enfants en bas âge, S. M. a donné des ordres au sollicitor général d’examiner s’il était permis par les lois de faire une semblable expérience ; on sait que lorsque les Turcs ont découvert un malade dont la petite vérole est d’une bonne espèce, ils prennent le pus d’une de ses pustules et faisant une ouverture à la veine du bras d’un de leurs enfants, font entrer ce pus, qui ne manque pas de faire entrer dans le sang la fermentation qu’ils cherchent. » (Anonyme, 12 juillet 1721, dans les Correspondants de la Mse de Balleroy, t. II, p. 341). En avril 1722, le Journal des Savants rendit compte d’une Dissertation sur la Peste de Gautier Harris, cui accessit descriptio inoculationis variolarum, et signala la nouvelle manière « d’enter « ou « greffer » la petite vérole. Le même journal, en janvier 1723, rendit compte de la Lettre de Guill. Wagstaffe au Docteur Freind, contre l’inoculation, parue l’année précédente à Londres. Elle attira aussi l’attention de Michel de la Roche qui l’analysa dans ses Mémoires littéraires de la Grande-Bretagne (1723, t. XI, p. 180-225), ainsi que les trois dissertations du 32e vol. des Transactions de la Société Royale et la réplique à Wagstaffe en défense de la relation de Maitland (t. XI, p. 267-294 et 488-505). Puis vint la Lettre sur Vinoculation de la petite vérole comme elle se pratique en Turquie et en Angleterre^ adressée à M. Dodart conseiller d’Etat et premier médecin du Roy, avec un appendice qui contient les preuves et répond à plusieurs questions curieuses, par M. de La Coste, D. M., Paris, 1723, in-12 (Approbation du 23 sept, et privilège du 7 oct.). Voltaire ne s’est pas servi de La Coste, et ne l’a sans doute pas connu (Cf. n. 40). Le Mercure (Nov. 1723), c Journal de Trévoux (juin 1724) rendirent compte de la brocliure de La Coste, qui fut combattue par le médecin Hecquet et dans une thèse de la Faculté de Médecine de Paris de 1723 (Cf. le Cata-