Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 1, éd. Lanson, 1915.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
II

Je me suis proposé de donner les variantes des éditions ultérieures de façon qu’on pût suivre le développement et les modifications du texte. Je n’ai point fait un dépouillement complet de toutes les éditions : il eût noyé les changements intéressants dans une multitude de variantes insignifiantes, mais surtout les corrections authentiques dans une multitude d’altérations sans autorité. Un bon nombre, en effet, des réimpressions du texte se sont faites sans la participation de Voltaire ; et les variantes qu’elles offrent sont des négligences ou des retouches des éditeurs. Or il n’y a que les changements faits par Voltaire, voulus par lui, qui ont de l’intérêt.

Voilà donc écartées toutes les contrefaçons de 1734. Je ne retiens que l’édition de Thieriot (Basle-Londres) avec celle de Jore (387 p.) : elles fournissent les origines des deux traditions du texte.

De 1735 à 1739, aucune des éditions séparées que signale Bengesco[1] ne porte trace d’une correction d’auteur. Les éditions de Londres et d’Amsterdam-Desbordes[2] reproduisent le texte de Thieriot ; celles de Rouen sont des copies de Jore. On pourrait les éliminer. Je retiens pourtant les deux éditions de Desbordes 1735 et 1739 comme ayant principalement assuré la transmission du texte qui servit de base à la vulgate.

En 1738-39 l’édition des Œuvres de M. de Voltaire, Amsterdam, Et. Ledet et Cie, 4 vol. in-8°, inaugure le morcellement et la dissémination des Lettres anglaises. Que faut-il garder, pour notre travail, des 60 éditions d’Œuvres complètes enregistrées par Bengesco (t. IV, nos 2120-2179) ?

  1. T. II, p. 19.
  2. Celle aussi sans doute de Ledet signalée par Bengesco (II, 19, note 2) d’après le catalogue Paulin Paris, et celle de Francfort-sur-le-Mein signalée par M. E. Ritter (Zeitschrift fur d.fr. Spr. u. Lit., t. XIV, p. 212). Le titre, les feuillets de table montrent que cette dernière appartient au groupe des dérivés de l’édition de Londres : mais elle contient vingt-six lettres ; on a donc repris au groupe B les Remarques sur Pascal.