Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 1, éd. Lanson, 1915.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Remarks…, Works, I, 340 ; ibid., 282) : ces Remarques avaient paru, je l’ai dit, dès 1730. D’ailleurs les écrits de Bolingbroke, quelle que soit leur date, peuvent nous donner une idée des impressions qu’il dut suggérer à Voltaire sur la politique de son pays.

12. Addison (Spectator, no 287) préférait la Constitution anglaise à la romaine, où les Consuls « were rather the chief body of the nobility or the first ministers of state, than a distinct branch of the sovereignty ».

13. Sur les différents sens du nom de Roi, cf. Alg. Sidney, Discourses concerning Government, 1698, p. 404, sec. XXXII.

14. « Contre ces dissensions domestiques, le sénat ne trouvait point de meilleur remède que de faire naître continuellement des occasions de guerres étrangères » (Bossuet, Disc. sur l’Hist. univ., III, 7).

15. Nombreux étaient les textes où des Anglais de tous partis exaltaient leur pays comme le champion de la liberté européenne. « Elle (l’Angleterre) combattait non seulement pour sa propre sûreté, mais encore pour celle de tout le monde, résolue de n’accepter jamais de paix, quelque avantageuse qu’elle pût être, jusqu’à ce que cette sûreté générale fût établi » (Réflexions sur l’humeur de la nation anglaise en matière de religion et de politique, tr. de l’angl., 1713, p. 42). « Your unwearied endeavours were rather to make mankind free like yourselves than in the least to enslave them. — Every battle you-won was only taking off the yoke from the neck of poor wretches which they were unable to bear and to establish their publick tranquillity » (A Journey through England, 1723, t. I, p. xiii : dédicace « to the young Nobility and Gentry »). Addison, t. I, p. 28, traduction d’une lettre de l’abbé Ant. M. Salvini à lord Halifax :

’Tis liberty that crowns Britannia’s isle…
’Tis Britain’s care to watch o’er Europe’s fate,
And held in balance each contending state,
To threaten bold, presumptuous Kings with war,
And answer her afflicted neighbour’s prayer.

Voltaire a donc accepté ici un point de vue anglais.

15. Ce sont encore des sentiments anglais que Voltaire exprime