Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 1, éd. Lanson, 1915.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la morale, Amsterdam, 1732, in-12. — C’est le moment où, avant le mouvement wesleyen, les sectes dissidentes sont le plus affaiblies, et l’esprit religieux au plus bas dans l’église établie. Cf. lettre IV, n. 49.

16. Mahomet « ne savait ni lire ni écrire » (Vertot, Diss. sur l’auteur de l’Alcoran lue à l’Acad. des Inscr., Mercure, déc. 1724, p. 2577). C’est l’opinion commune que Voltaire a suivie longtemps. Il s’est rétracté dans l’Essai sur les Mœurs, ch. vi.

17. Locke, Le Christianisme raisonnable, 1695. John Edwards attaqua le livre dans un ouvrage intitulé Some thoughts concerning the several causes and origines of Atheism, 1695, et dans Sonianism unmasked, 1696. Bayle aussi l’interprétait dans le même sens (Lettre à Coste, 27 déc. 1703 ; Œuv. div., IV, 838).

18. Leclerc avait manifesté des sentiments unitaires et sociniens dans ses Liberii de Sancto Amore Epistolae theologicae, Irenopoli, 1679 (postérieur réellement à 1680). Sa Version du Nouveau Testament, 1703, le fit accuser d’être socinien par Phil. Ménard, Essai sur le socinianisme. Il protesta vaguement d’être « du sentiment commun de tous les chrétiens sur la matière de la sainte Trinité » (cf. Bibliothèque choisie, t. XVIII, p. 401). Bayle l’estimait socinien (Œuv. div., III, 990 ; IV, 12 et 623), Dubos également (Corr. inéd. de Bayle, p. p. Gigas, p. 311).

19. Voyez la n. 7. La critique de Thieriot se rapportait sans doute à ce terme de troupeau. Clarke et les antitrinitaires faisaient secte en ce sens qu’ils professaient une opinion contraire à l’orthodoxie de l’Église établie ; mais ils ne se séparaient pas de cette Église, ils ne fondaient point un culte dissident.

20. Ce déterminisme historique se retrouve à la même époque chez Montesquieu qui écrit vers 1723-1725 son opuscule de la Politique (impr. dans les Mélanges inédits, 1892) : il y développe l’idée que le succès ou l’échec, dans les affaires, ne dépendent pas du mérite des hommes, mais de la force des circonstances.

21. D’après les lignes 27-31, cette lettre aurait été composée après la mort de Newton (20 mars 1727) et avant la mort de Clarke (17 mai 1729) : mais ou ce n’est qu’une fiction d’auteur, ou la lettre a été retouchée après 1730, puisque Voltaire s’est servi des Mémoires de Whiston sur Clarke (cf. notes 6 et 7).