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26. « Ils (les wlîigs ; ne croycnt pas l’Épiscopat d’institution divine… Ils mettent l’État au-dessus de l’Église, et ils croyent qu’il est à propos de la tenir dans la dépendance « (De Cize, Hist. (lu ivh. et du lor., p. 13). — Cf. Leslie Stephen, Eti^’Iish Thouijht in the 76* » Century, surtout t. II, p. 156 et suiv., Bastide, John Locke, p. 349 et suiv. — Voltaire a recueilli les échos des grandes controverses politico-ihéologiqucs qui s’engagèrent en Angleterre au début du xviiic siècle sur les rapports de l’Église et de l’État (Locke, Tindal, Hoadly et la controverse de Bangor, etc.). Tindal appelait l’Église une « création Parfaite du pouvoir civil » (Bastide, 351). Et Warburton qui cherche une conciliation, arrivera à écrire dans sa Divine Légation of Moses : u The true end for which religion is established (est établie au sens anglais = est religion d’État), is not to provide for the true faith, but for civil utility In a word an established religion with a test law, is the universal voice of nature. » (Bastide, 357, n. 3 ; L. Stephen, II, 166.)

27. C’étaient bien là les idées de Bolingbroke, tout tory qu’il était. « A bishop, in short, as Bolingbroke more frankly spoke, is nothing but a layman with a crosier in his hand » (L. Stephen, II, 160, avec référence à Bolingbroke’s Works, II, 188). On peut lire encore le quatrième Essai, adressé à Pope sur l’autorité en matière de religion (Works, t. IV). « The establishment of a religions order subject to the civil magistrate and subservient to the civil power, not that of a religions Society pretending to be the allies and aiming to be the masters of the civil », voilà sa doctrine. Voltaire, plus tard, résumera bien ce point de vue anglais dans les Dialogues d’A. B. C, en faisant dire par A : « Une bonne religion honnête, mort de ma vie ! bien établie par acte du Parlement, bien dépendante du souverain, voilà ce qu’il nous faut, et tolérons toutes les autres. »

28. On pouvait être évêque à 30 ans (Misson, art. Clergé, p. 59). Mais c’était la théologie, non la naissance qui menait aux dignités : or « pour pouvoir être reçu docteur en théologie il faut avoir fait pour le moins 18 ans de séjour à l’Université… Il y a peu de docteurs en théologie qui aient moins de quarante ans » (Le Sage, pp. 20 et 50). Cf. Misson. art. Cambridge, p. 38. Sur