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INTRODUCTION

Quiconque travaille sur Voltaire doit avouer une dette, une forte dette envers Beuchot et Bengesco. En me reconnaissant leur débiteur, je dois dire pourquoi j’ai entrepris après eux de réimprimer les Lettres philosophiques.

Dans son admirable édition des Œuvres complètes de Voltaire qui n’a pas encore été surpassée[1], Beuchot a offert un certain nombre de variantes recueillies dans les diverses impressions des Lettres philosophiques. Mais il conserva le texte des éditeurs de Kehl qui est devenu la Vulgate de Voltaire. De plus son dépouillement n’a été ni méthodique ni complet, ni partout exact. Il n’a pas vu nettement l’existence de deux textes de 1734 qui ont engendré deux traditions distinctes. Il n’a pas vu l’importance des éditions de 1742 Genève, 1751 Paris, 1770 Genève. Il n’a pas distingué 1742 Amsterdam de 1472 Genève, qui seul importe. Il a omis de recueillir des morceaux importants de 1742 et 1751.

Bengesco, dans sa petite édition[2], est bien revenu au texte de 1734, à celui de Jore. Mais il n’a pas indiqué qu’il y en eût un autre de la même date, et il n’a pas enregistré le développement et les changements de ce texte. Dans sa Bibliographie[3], il n’a éclairé presque aucun des points que je viens de signaler comme ayant échappé à Beuchot.

  1. Excepté, bien entendu, pour la Correspondance, qu’il faut prendre actuellement dans l’édition Moland.
  2. Œuvres choisies de Voltaire, t. X, 1892, in-12 (Nouv. Bibl. classique des éditions Jouaust).
  3. T. II et t. IV.