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QUATRIÈME LETTRE

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Sur les Quakers1.

Environ ce tems2 parut l’illustre Guillaume Pen qui établit la puissance des Quakers en Amérique, & qui les 5 auroit rendus respectables en Europe, si les hommes pouvoient respecter la vertu sous des apparences ridicules : il étoit fils unique du Chevalier Pen, Vice-Amiral d’Angleterre & favori du Duc d’Yorc3, depuis Jacques II.

Guillaume Pen, à l’âge de quinze ans, rencontra un 10 Quaker à Oxford où il faisoit ses études4 ; ce Quaker le persua|da, & le jeune homme qui étoit vif, naturellement [31] éloquent, & qui avoit de la noblesse dans sa phisionomie & dans ses manieres, gagna bien-tôt quelques-uns de ses camarades. Il établit insensiblement une Société de 15 jeunes Quakers qui s’assembloient chez lui ; de sorte qu’il se trouva chef de Secte à l’âge de seize ans.

De retour chez le Vice-Amiral son père au sortir du Collége5, au lieu de se mettre à genoux devant lui, & de lui demander sa bénédiction, selon l’usage des 20 Anglais6, il l’aborda le chapeau sur la tête & lui dit : « Je suis fort aise, l’ami, de te voir en bonne santé. » Le

Ligne 2. 394-56 Histoire des Quakers. 70-75 Suite de l’histoire des Quakers. K lie cette lettre à la précédente sans nouveau titre. — 5. 34a-394, 56, 70, 71, 71a rendu

12. 34a-39 [de l]’ascendance 394-K [de l]’ascendant — 15. 51 tous [chez lui] — 16. 42-K [chef de] la [secte] (51 seul conserve la leçon primitive. Angl. 33 at the head of a sect ; la leçon de 42, qui fait contresens, doit être une faute typographique.)