Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

([uiin aulro prît sa placo dans les cliants suivants ; de même qu’il serait inipertinciit dans une tragédie (dans Bérénice, par exemple), que Titus se confiât à Paulin au premier acte, et à un autre au cinquième. Si quelques personnes veulent donner des interprétations malignes à ces changements, Fauteur ne doit point s’en inquiéter : il sait que quiconque écrit est fait pour essuyer les traits de la malice.

Le point le plus important est la religion, qui fait en grande partie le sujet du poëme, et qui en est le seul dénoûment.

L’auteur se (latte de s’être expliqué en beaucoup d’endroits avec une précision rigoureuse, qui ne peut donner aucune prise à la censure. Tel est, par exemple, ce morceau de la Trinité,

La puissance, l’amour, avec l’intelligence,
Unis et divisés, composent son essence*.

Et celui-ci,

Il reconnaît l’Eglise ici-bas combattue,
L’Église toujours une, et partout étendue,
Libre, mais sous un chef, adorant en tout lieu
Dans le bonheur des saints la grandeur de son Dieu;
Le Christ, de nos pécliés victime renaissante,
De ses élus chéris nourriture vivante,
Descend sur les autels à ses yeux éperdus,
Et lui découvre un Dieu sous un pain qui n’est plus-.

Si l’on n’a pu s’exprimer partout avec cette exactitude théologique, le lecteur raisonnable y doit suppléer. Il y aurait une extrême injustice à examiner tout l’ouvrage comme une thèse de théologie ^ Ce poëme ne respire que l’amour de la religion et des lois; on y déteste également la rébellion et la persécution. Il ne faut pas juger sur un mot un livre écrit dans un tel esprit.

1. Chant X, vers i^o-^G.

2. Ibid., vers 48o et suiv.

’A. C’est ce qu’a pourtant fait feu Tabaraud, dans son opuscule intitulé De la philosophie de la Henriade; 1805, in-S". (B.)