Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/516

Cette page n’a pas encore été corrigée

49S ODE XXI. ^nr.]

Ouvrit ma (Irbilc paupière, Qui cherchait en vain le repos ; Et, (les demeures éternelles. In génie étendant ses ailes Daigna me parler en ces mots :

u Contemple la brillante aurore

Qui t'annonce enfin les heaux jours :

Un nouveau monde est près d'éclore;

Até^ disparait pour toujours.

Vois l'auguste Philosophie,

Chez toi si longtemps poursuivie,

Dicter ses triomphantes lois.

La Vérité vient avec elle

Ouvrir la carrière immortelle

Où devaient marcher tous les rois.

(( Les cris affreux du fanatique N'épouvantent plus la raison ; L'insidieuse Politique N'a plus ni masque ni poison. La douce, l'équitable Astrée S'assied, de grâces entourée. Entre le trône et les autels ; Et sa fille, la Bienfaisance, Vient de sa corne d'abondance Enrichir les faibles mortels. »

Je lui dis: « Ange tutélaire.

Quels dieux répandent ces bienfaits?

— C'est un seul homme-. » Et le vulgaire

Méconnaît les biens qu'il a faits !

Le peuple, en son erreur grossière.

Ferme les yeux à la lumière.

Il n'en peut supporter l'éclat.

Ne recherchons point ses suffrages :

Quand il souffre, il s'en prend aux sages ;

Est-il heureux, il est ingrat.

��1. Até, fille de Jupiter, était la déesse du mal; voyez Iliade ^ chant VJI.

2. Turgot.

�� �