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iTs VAUIAME DE LA NOTE DE M. MORZA.

(les hommes qui ne se sont jamais vus, et qui, dispersés à une grande dis- tance les uns des autres, cultivent en paix la raison et les lettres.

« Hélas ! quel temps l'auteur du Journal de Trévoux et ceux de son parti prennent-ils pour accuser les philosophes d'être dangereux dans un État! Quelques philosophes auraient-ils donc trempé dans ces détestables attentais (jui ont saisi d'horreur l'Europe étonnée? Auraient-ils eu part aux ouM-ages innombrables de ces théologiens d'enfer, qui ont mis plus d'une lois le couteau dans des mains parricides ? Attisèrent-ils autrefois les feux de la Ligue et de la Fronde? Ont-ils... Je m'arrête. Que le gazetier de Tré- voux ne force point les hommes éclairés à une récrimination juste et ter- rible; que ses supérieurs mettent un frein à son audace. J'estime et j'aime plusieurs de ses confrères ; c'est avec regret que je lui fais sentir son impru- dence, qui lui attire de dures vérités. Quel emploi pour un prêtre, pour un religieux, de vendre tous les mois à un libraire un recueil de médisances et de jugements téméraires !

« Si le Journal de Trévoux excite le mépris et l'indignation, ce n'est pas qu'on ait moins d'horreur pour ses adversaires les auteurs de \a Gazette ecclésiastique^ eux qui ont outragé si souvent le célèbre 3Iontesquieu,' et tant d'honnêtes gens; eux qui, dans leurs libelles séditieux, ont attaqué le roi, l'État, et l'Église; qui fabriquent cette gazette scandaleuse comme les filous exécutent leurs larcins, dans les ténèbres de la nuit ; changeant con- tinuellement de nom et de demeure, associés à des receleurs; fuyant atout moment la justice; et pour comble d'horreur se couvrant du manteau de la religion, et pour comble de ridicule se persuadant qu'ils lui rendent service.

« Ces deux partis, le janséniste et le moliniste, etc. » (Le reste comme ci-dessus, page 469.)

Page 473, ligne lo. — Dans la première édition on lisait, par forme de post-scriptum :

« P. S. Sur une lettre reçue du roi de Prusse, je suis en droit de réfu- ter ici quelques mensonges imprimés. J'en choisirai trois dans la foule. La première erreur est celle d'un homme qui malheureusement a employé tout son esprit et toutes ses lumières à pallier dans un livre plein de recherches savantes les suites de la révocation de l'édit de Nantes, suites plus funestes que ne le voulait un monarque sage; il a voulu encore (qui le croirait!) diminuer, excuser les horreurs de la Saint-Barthélémy, que l'enfer ne pour- rait approuver s'il s'assemblait pour juger les hommes.

« Cet écrivain avance dans son livre ^ que les mémoires de Brandebourg n'ont pas été écrits par le roi de Prusse. Je suis obligé de dire à la face de l'Europe, sans crainte d'être démenti par personne, que ce monarque seul a été l'historien de ses États. L'honneur qu'on veut me faire d'avoir part à

��i. Page 84 de l'Apologie de la revocation de l'cdit de Nantes et des massacres de la Saint-Barthélémy. {Note de Voltaire.) — L'ouvrage de Cavayrac est intitulé Apologie de Louis XIV et de son conseil sur la révocation de l'édit de Nantes, avec une dissertation sur la journée de la Saint-Barlhélemy, 1758, in-8". (B.)

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