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Sur la terre fertilisée, Couverte de fruits et de fleurs.

L'airain gronde au loin sur la Flandre, 11 n'interrompt point nos loisirs. Et quand sa voix se fait entendre, C'est pour annoncer nos plaisirs ; Les muses en habit de fêtes, De lauriers couronnant leurs têtes, Éternisent ces heureux temps ; Et, sous le bonheur qui l'accable, La Critique est inconsolable De ne plus voir de mécontents.

Venez, enfants des Charlemagnes, Paraissez, ombres des Valois ; Venez contempler ces campagnes Que vous désoliez autrefois : Vous verrez cent villes superbes Aux lieux où d'inutiles herbes Couvraient la face des déserts, Et sortir d'une nuit profonde Tous les arts, étonnant le monde i)e miracles toujours divers.

Au lieu des guerres intestines De quelques brigands forcenés, Qui se disputaient les ruines De leurs vassaux infortunés, Vous verrez un peuple paisible, Généreux, aimable, invincible; Ln prince au lieu de cent tyrans ; Le joug porté sans esclavage ; Et la concorde heureuse et sage Du roi, des peuples, et des grands.

Souvent un laboureur habile. Par des efforts industrieux. Sur un champ rebelle et stérile Attira les faveurs des cieux ; Sous ses mains la terre étonnée Se vit de moissons couronnée

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