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ODE XIV.

��LA FÉLICITÉ DES TEMPS,

ou

L'ÉLOGE DE LA FRANCE *.

(1746)

Est-il encor des satiriques

Qui, du présent toujours ])lessés.

Dans leurs malins panégyriques

Exaltent les siècles passés ;

Qui, plus injustes que sévères,

D'un crayon faux peignent leurs pères

Dégénérant de leurs aïeux,

Et leurs contemporains coupables.

Suivis d'enfants plus condamnables,

Menacés de pires neveux - ?

Silence, imposture outrageante ;

��1. Voltaire, reçu à l'Académie française le 9 mai 174G, lut, dans la séance publique du "25 août, cette ode, qu'on imprime ordinairement sans titre. Celui que j'ai mis est celui que donne le Mercure do septembre 1746, où il est rendu compte de la séance. (B.)

2. Traduction de ces vers d'Horace (livre III, ode vi) :

^tas parentum, pejor avis, tulit Nos ncquiores, mùx daturos Progcniem vitiosiorem.

M. de Voltaire est un des premiers philosophes qui aient osé prononcer cette vérité si consolante que, depuis plusieurs siècles, le genre humain en Europe a fait des pas très-sensibles vers la sagesse et le bonheur, et qu'il doit ces avantages aux progrès des sciences et de la philosophie.

On trouvera, à la fin de l'opuscule intitule Des Conspirations contre les peu- ples, une parodie de ces mêmes vers d'Horace. (K.)

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