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454 ODE XIII.

Soient ceux de la nécessité ;

Que dans les horreurs du carnage

Le vainqueur généreux soulage

L'ennemi que son bras détruit.

Héros entourés de victimes,

Vos exploits sont autant de crimes,"

Si la paix n'en est pas le fruit.

La Paix est fille de la Guerre.

Ainsi les rapides éclairs

Par les vents et par le tonnerre

Épurent les champs et les airs ;

Ainsi les alcyons paisibles,

Après les tempêtes horribles,

Sur les eaux chantent leurs amours;

Ainsi quand xMmègue étonnée

Vit par Louis la paix donnée *,

L'Europe entière eut de beaux jours.

Telle est la brillante carrière Qu'ouvrit le dernier de nos rois ; Son fils la remplit tout entière Par sa clémence et ses exploits : Comme lui bienfaiteur du monde, Son cœur est la source féconde De la publique utilité; Comme lui conquérant et sage, Il sait combattre avec courage, Et secourir avec bonté.

Adorateurs de la Clémence, Transportez-vous à Fontenoy. Le jour luit, le combat comnience; Bellone admire votre roi. Voyez cette phalange altière. Dans sa marche tranquille et fière, En tous nos rangs porter la mort; Et Louis, plus inébranlable. Par son courage inaltérable Changer et maîtriser le sort.

1. La paix de Niinègue est du 10 auguhte 1678.

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