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ODE X.

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(1740)

Est-ce aujourd'hui le jour le plus beau de ma vie? Ne me trompé-je point dans un espoir si doux? Vous régnez. Est-il vrai que la philosophie Va régner avec vous?

Fuyez loin de son trône, imposteurs fanatiques, Mis tyrans des esprits, sonil)rcs persécuteurs, Vous dont 1 ame implacable et les mains frénétiques Ont tramé tant d'horreurs.

Quoi! je t'entends encore, absurde Calomnie! C'est loi, monstre inhumain, c'est toi qui poursuivis Et Descartes, et Bayle, et ce puissant génie - Successeur de Leibnitz.

��1. Frédéric le Grand était devenu roi de Prusse le 31 mai 1740, jour de la mort de son père. L'ode sur son avènement était composée douze jours après; voyez la lettre à d'Argental, du 12 juin 1740. (B.)

2. Wolff, chancelier de l'université de Halle. Il fut chassé sur la dénonciation d'un théologien, et rétabli ensuite. Voyez la préface de l'Histoire de Bramlebouru, où il est dit « qu'il a noyé le système de Leibnitz dans un fatras de volumes, et dans un déluge de paroles». {Note de Voltaire, 1750 .)

— On avait fait accroire à Frédéric-Guillaume I" que la doctrine de Wolff sur le libre arbitre était cause que plusieurs de ses soldats avaient déserté. Wolff était un homme très-savant, mctapliysicicn obscur, et géomètre médiocre; mais ses ouvrages, faits avec méthode, supérieurs à ce qu'on avait en Allemagne avant lui, formant enfin un cours complet de philosophie (ce que personne n'avait encore osé entreprendre), lui avaient fait une réputation prodigieuse. On le comparaît à Leib- nitz, parce qu'il avait développé et fait connaître dans les écoles quelques-unes de ses opinions. Aussi fut-il accusé d'athéisme, quoiqu'il eût prouvé l'existence d'un Dieu aussi bien et plus longuement qu'aucun philosophe. (K.)

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