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��388 POÈME DE FONTENOY. [us]

Eh! quoi serait, grand Dieu! le citoyen barbare, Prodigue de censure, et de louange avare, Qui, peu touché des morts, et jaloux des vivants. Leur pourrait envier mes pleurs et mon encens? Ah ! s'il est parmi nous des cœurs dont Findolence, Insensible aux grandeurs, aux pertes de la France, Dédaigne de m'entendre et de m'encourager, lîéveillez-vous, ingrats, Louis est en danger.

Le feu qui se déploie, et qui, dans son passage. S'anime en dévorant l'aliment de sa rage. Les torrents débordés dans l'horreur des hivers. Le flux impétueux des menaçantes mers, 1 Ont un cours moins rapide, ont moins de violence ^— Que l'épais bataillon qui contre nous s'avance, Qui triomphe en marchant, qui, le fer à la main, A travers les mourants s'ouvre un large chemin. Rien n'a pu l'arrêter; Mars pour lui se déclare. Le roi voit le malheur, le brave, et le répare. Son fils, son seul espoir... Ah! cher prince, arrêtez; Où portez-vous ainsi vos pas précipités? Conservez cette vie au monde nécessaire.

C Louis craint pour son fils', le fils craint pour son père. Nos guerriers tout sanglants frémissent pour tous deux. Seul mouvement d'effroi dans ces cœurs généreux.

Vous- qui gardez mon roi, vous qui vengez la France, Vous, peuple de héros, dont la foule s'avance, Accourez, c'est à vous de fixer les destins; Louis, son fils, l'État, l'Europe est en vos mains.

Maison du roi, marchez, assurez la victoire; Soubise^ et Pecquigny* vous mènent à la gloire.

��1. Un boulet do canon couvrit de terre un homme entre le roi et monseigneur le dauphin; et un domestique de M. le couite d'Argenson fut atteint d'une halle de fusil derrière eux. (Note de Voltaire.)

2. Les gardes, les gendarmes, les chevau-légers, les mousquetaires, sous M. de Montesson, lieutenant général; deux bataillons de gardes françaises et suisses, etc. {Id.)

3. !M le prince de Soubise prit sur lui de seconder M. le comte de La Marck dans lu dérense obstinée du poste d'Antoin; il alla ensuite se mettre à la tête des gendarmes, comme M. de Pecquigny à la tête des chevau-légers : ce qui contribua beauf'oup au gain de la bataille. (Id.)

4. Depuis duc deChaulues. 11 fut membre honoraire de l'.Académie des sciences. On a de hii un ouvrage intitulé Art de diviser les instruments de mathématiques , dans lequel il propose des moyens ingénieux pour rendre ces divisions plus sûres

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