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AVERTISSEMENT

POUR LE POÈME DE FONTE NO V

��La bataille de Fontenoy fut gagnée le 1-1 mai '1745. La nouvelle en arriva à Paris dans la nuit du 1 3 au 1 4, et l'approbation du censeur Cré- billon est du 17 mai. On peut en regarder comme le premier jet une épître que Voltaire avait déjà adressée au duc de Richelieu. En quelques jours il parut plusieurs éditions, les unes sous le titre de la Bataille de Fonte- noy; d'autres sous celui de le Poème de Fontenoy. Prault donna les cinq premières dans le format in-4, et les sixième et septième dans le format in-8°. L'ouvrage avait été réimprimé deux fois, à l'Imprimerie royale, in-4, lorsque Prault publia une nouvelle édition, qu'il intitula neu- vième. Des réimpressions avaient été faites à Lille, Lyon, Rouen, etc.; l'une des deux éditions de l'Imprimerie royale porte pour épigraphe, sur le frontispice, ces mots de Virgile : Disce, puer, virluteni ex me.

Du vivant de Voltaire, des éditeurs, dans un moment de distraction, transposèrent cette épigraphe, et la mirent à la dédicace. Elle y a été con- servée longtemps : je la fis enfin disparaître en 1817; on ne doit pas s'éton- ner de ne pas la retrouver ici.

Voltaire, espérant obtenir la permission de faire imprimer à l'Impri- merie royale, alors au Louvre, sa Henrkide, avait fait faire de belles gra- vures. Le frontispice représente Henri IV tenant dans ses bras le jeune Louis XV, et au bas de la planche on lit :

Disce, puer, virtuteni ex me, verumque laborem*.

La citation était aussi bien placée qu'elle le serait mal en tête de l'épître dédicatoire du Poème de Fontenoy, et même en tète du poëme. Dans quelle bouche, en effet, y mettrait-on cette épigraphe? Serait-ce dans celle de Voltaire s'adressant à Louis XV, alors âgé de trente-cinq ans ? Cela n'est pas soutenable. Serait-ce dans la bouche du roi, s'adressant au dauphin son fils? L'épigraphe a pu être ajoutée par le roi, ou en son nom, dans une édition faite à son imprimerie. Mais l'admettre dans des éditions faites ail- leurs me paraît une inconvenance, pour ne pas dire une impertinence.

1. /£«,, liv. XII, vers 435.

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