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VAKIANTES DU CHANT VIT. 191

Osez suivre mes pas par de nouveaux chemins. Et venez de la France apprendre les destins. »

Henri crut, à ces mots, dans un char de lumière Dos deux en un moment pénétrer la carrière; Comme on voit dans la nuit la foudre et les éclairs Courir d'un pôle à l'autre et diviser les airs.

Parmi ces tourbillons que d'iine main féconde Disposa l'Éternel au premier jour du monde, Est un globe élevé dans le faîte des cieux. Dont l'éclat se dérobe à nos profanes yeux : C'est là que le Très-Haut forme à sa ressemblance Ces esprits immortels, enfants de son essence, Qui, soudain répandus dans les mondes divers, Vont animer les corps, et peuplent l'univers. Là sont, après la mort, nos âmes replongées, Do leur prison grossière à jamais dégagées ; Quand le Dieu qui les fit les rappelle en son sein, D'une course rapide elles volent soudain : Comme on voit dans les bois les feuilles incertaines. Avec un bruit confus tomber du haut des chênes, Lorsque les aquilons, messagers des hivers. Ramènent la froidure et sifflent dans les airs; Ainsi la mort entraîne en ces lieux redoutables

Des mortels passagers les troupes innombrables.

Un juge incorruptible avec d'égales lois

Y rassemble à ses pieds les peuples et les rois.

Tout frémit devant lui; les morts dans le silence

"Attendent en tremblant l'éternelle sentence;

Lui qui, dans un moment, voit, entend, connaît tout,

'D'un coup d'œil les punit, d'un coup d'œil les absout.

De ses ministres saints la troupe inexorable

Sépare incessamment l'innocent du coupable;

Donne aux uns des plaisirs, aux autres des tourments.

Des vertus et du crime éternels monuments.

Mais d'où partent, grand Dieu ! ces cris épouvantables. Ces torrents do fumée et ces feux effroyables?

  • « Quels monstres, dit Bourbon, volent dans ces climats !

Quel est ce gouffre affreux qui s'ouvre sous mes pas ! — mon fils, vous voyez, etc.

Vers 78. — Dans l'édition de 4728, il y avait :

Fait si pieusement de sa sagesse immense :

La Mort est à ses pieds, elle amène à la fois Le juif et le chrétien, le turc et le chinois. Là, le dervis tremblant, d'une vue inquiète, A la droite de Dieu cherche en vain son prophète; Le bonze, avec des yeux tristes et pénitents, Y vient vanter en vain ses vœux et ses tourments : Leurs tourments et leurs vœux, leur foi, leur ignorance, Comme sans châtiment restent sans récompense.

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