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86 SOPIIOXISnE.

M A s s I M s s E , iroublo et chancelant.

11 m'en faut en cHet.

SCIPIOX.

Voire cœur s'est dompté.

MASSINISSE.

La victime par vous si longtemps désirée S'est oU'erle elle-même : elle vous est livrée. Scipion, j'ai plus lait que je n'avais promis; Tout est prêt.

SCIPION.

La raison vous rend à vos amis. Vous revenez à moi : pardonnez à Lélie Cette sévérité dans mon cœur démentie : L'intérêt de l'État exigeait nos rigueurs; Rome y fera bientôt succéder ses faveurs.

(Il tend la main à Massinisse, qui recule.)

Point de ressentiment ; goûtez l'honneur suprême D'avoir réparé tout en vous domptant vous-même.

MASSINISSE.

Épargnez-vous, seigneur, un vain remercîment : 11 m'en coûte assez cher en cet affreux moment.

SCIPION.

Vous pleurez !

MASSINISSE.

Qui? moi! non.

SCIPION.

Ce regret qui vous presse N'est aux yeux d'un ami qu'un reste de faiblesse Que votre âme subjugue, et que vous oublierez.

MASSINISSE.

Si \owi avez un cœur vous vous en souviendrez.

SCIPION.

Sophonisbe à mes yeux sans crainte peut ])araître : .J'aurais de son destin voulu vous laisser maître; Mais Rome la demande : il faut, loin de ces lieux i...

(On ouvre la porte; Soplionisbo paraît étendue sur une banquette, un poignard enfoncé dans le soin.)

I. A la première représentation, Scipion, au lieu do ce texte, débitait trois vers célèbres par leur platitude (voyez page 9G, vers 2) :

Allons, conduisez-moi dans la chambre procliaine,

Où je devais paraître aux regards de la reine.

Qu'elle accepte à la fin mes soins respectueux. (G. A.)

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