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ACTE III, SCHNE II. 565

THÉRÈSE.

Il faudra bien que papa la Goclionnière le veuille, et, veuille ou non, jo ne veux pas rester ici plus d’un jour.

M À II À II D I N.

Ouoi ! vous voudriez (juitter sitôt un si brave homme de père ?

THÉRÈSE.

Oli ! brave homme tant qu’il vous plaira. J’aime bien papa, mais il m’ennuie à crever, et je veux partir.

LE CHEVALIER.

Hélas ! jo le voudrais aussi de tout mon cœur.

THÉRÈSE.

Votre équipage arrive sans doute ce soir ? Faisons remettre les chevaux dès qu’ils seront arrivés, et partons. (EUe remonte au fond.)

LE CHEVALIER.

ciel ! que je sens de toutes façons le poids de ma misère ! Madame, l’excès de mon amour…

THÉRÈSE redescend.

L’excès de votre amour me fait beaucoup de plaisir ; mais je ne vois arriver ni cheval, ni mule, et je veux aller à Paris.

LE CHEVALIER.

Madame, mon équipage…

M A R A U D I >’.

Son équipage, madame, est on fort mauvais ordre ; ses chevaux sont estropiés, son carrosse est brisé.

THÉRÈSE.

Monsieur, c’est avec moi qu’il fallait prendre le mors aux dents et briser son carrosse.

SCÈNE II. LE BARON, LE CHEVALIER, THÉRÈSE, MARAUDIN^.

LE BARON.

Vous me voyez fort embarrassé.

M A R A U D I N.

Et nous aussi, monsieur.

LE BARON.

Ce diable d’homme, tout fripon qu’il est, a je ne sais quoi d’un honnête homme.

LE CHEVALIER.

Oui, tous les fripons ont cet air-là.

LE BARON.

Il jure toujours qu’il est le comte de Boursoufle.

1. M"’* Barbe, Thérèse, lo chevalier, le baron, Maraudin.