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434 JULES CÉSAR.

A dans Rome, en plein jour, i)oussc ses cris funèbres. Croyez-moi. quand le ciel assemble ces prodiges, (lardons-nous d’en chercher d’inutiles raisons, Et de vouloir sonder les lois de la nature. C’est le ciel qui nous parle, et qui nous avertit.

CICÉRON.

Tous ces événements paraissent effroyables : Mais, pour les expliquer, cliacun suit ses pensées : On s’écarte du but en croyant le trouver, Casca, César demain vient-il au Capitole ?

CASCA.

Il y viendra ; sachez qu’Antoine de sa part Doit vous faire avertir de vous y rendre aussi.

CICÉRON.

Bonsoir donc, cher Casca ; les cieux chargés d’orages Ne nous permettent pas de demeurer : adieu.

SCÈNE YlII.

CASSIUS, CASCA.

CASSIUS.

Qui marche dans ces lieux à cette heure ?

CASCA,

Un Romain.

CASSIUS.

C’est la voix de Casca.

CASCA.

Votre oreille est fort bonne. Quelle effroyable nuit !

CASSIUS,

Ne vous en plaignez pas ; Pour les honnêtes gens cette nuit a des charmes,

CASCA,

Quelqu’un vit-il jamais les cieux plus courroucés ?

CASSIUS,

Oui, celui qui connaît les crimes de la terre ; Pour moi, dans cette nuit, j’ai marché dans les rues ; J’ai présenté mon corps à la foudre, aux éclairs ; La foudre et les éclairs ont épargné ma vie.