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ACTE I, SCÈNE V. 431

CASGA.

Je ne sais pas co que vous entendez par là ; mais je suis sTir que Jules César est tombé ; et regardez-moi conmie un menteur, si tout ce peuple en guenilles ne la pas claqué et sifflé, selon qu’il lui plaisait ou déplaisait, comme il fait les comédiens sur le théâtre.

BIIUÏLS.

Mais qu’a-t-il dit quand il est revenu à lui ?

CASGA.

Jarni ! avant de tomber, quand il a vu la populace si aise de son refus de la couronne, il m’a ouvert son manteau, et leur a offert de se couper la gorge… Quand il a eu repris ses sens, il a dit à l’assemblée : « Messieurs, si j’ai dit ou fait quelque chose de peu convenable, je prie Vos Seigneuries de ne l’attribuer qu’à mon infirmité. » Trois ou quatre filles qui étaient auprès de moi se sont mises à crier : « Hélas ! la bonne âme ! » Mais il ne faut pas prendre garde à elles ; car s’il avait égorgé leurs mères, elles en auraient dit autant.

BRUTUS.

Et après tout cela il s’en est retourné tout triste ?

CASGA.

Oui.

GASSIUS.

Cicéron a-t-il dit quelque chose ?

GASGA.

Oui, il a parlé grec.

GASSIUS.

Pourquoi ?

CASCA.

Ma foi, je ne sais ; je ne pourrai plus guère vous regarder en face. Ceux qui l’ont entendu se sont regardés en souriant, et ont branlé la tête. Tout cela était du grec pour moi. Je n’ai plus de nouvelles à vous dire. Marullus et Flavius, pour avoir dépouillé les images de César de leurs ornements, sont réduits au silence. Adieu : il y a eu encore bien d’autres sottises ; mais je ne m’en souviens pas.

GASSIUS.

Casca, veux-tu souper avec moi ce soir ?

CASGA.

Non, je suis engagé.

GASSIUS.

Veux-tu dîner avec moi demain ?