À vos sujets soumis, à vos prospérités,
Pour aller enfermer cette tête adorée
Dans le réduit obscur d'une prison sacrée.
Votre père vous trompe : une imprudente erreur,
Après l'avoir séduit, a séduit votre coeur.
C'est un nouveau tyran dont la main vous opprime :
Il s'immola lui-même et vous fit sa victime.
N'a-t-il fui les humains que pour les tourmenter ?
Sort-il de son tombeau pour nous persécuter ?
Plus cruel envers vous que Nicéphore même,
Veut-il assassiner une fille qu'il aime ?
Je cours à lui, madame, et je ne prétends pas
Qu'il donne contre moi des lois dans mes états.
S'il méprise la cour, et si son coeur l'abhorre,
Je ne souffrirai pas qu'il la gouverne encore,
Et que de son esprit l'imprudente rigueur
Persécute son sang, son maître, et son vengeur.
Scène VII
.
Madame, on vous attend : Léonce votre père,
Le ministre du dieu qui règne au sanctuaire,
Sont prêts à vous conduire, hélas ! Selon vos voeux,
À cet auguste asile... heureux ou malheureux.
Tout est prêt : je vous suis...
Et moi, je vous devance ;
Je vais de ces ingrats réprimer l'insolence,
M'assurer à leurs yeux du prix de mes travaux,
Et deux fois en un jour vaincre tous mes rivaux.
Scène VIII
Que vais-je devenir ? Comment échapperai-je
Au précipice horrible, au redoutable piége,