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•292 DON ri-DRK.

Demande le combat, brûle de vous venger Du làclic Transtamare, et diiii lier étraiiycr.

DON l’kniîE. Je ii’ai point envoyé Transtamare au supplice… Mon épée est plus noble, et m’en fera justice. Sous les yeux de Guesclin je vais le prévenir : Va, c’est dans les combats qu’il est beau de punir… Je regrette, il est vrai, dans cette juste guerre. Ce fameux prince A’oir, ce dieu de l’Angleterre, Ce vainqueur de deux rois, qui meurt, et qui gémit, Après tant de combats, d’expirer dans son lit. C’eût été pour ma gloire un moment plein de charmes. De le revoir ici compagnon de mes armes. Je pleure ce grand homme ; et don Pcdre aujourd’hui. Heureux ou malheureux, sera digne de lui… —Mais je vois s’avancer une foule étrangère. Qui se joint, sous mes yeux, aux drapeaux de l’Ibère, Et qui semble annoncer un ministre de paix : C’est Guesclin qui s’avance au gré de mes souhaits. Ami, près de ton roi prends la première place. "\ oyons quelle est son offre et quelle est son audace.

SCÈNE IL

DON PEDRE se place sur son trûnc ; MENDOSE à côté de lui, avec quelques GRANDS d’Espagne ; GUESCLIN, après avoir salué le roi, qui se lève, s’assied vis-à-vis de lui. Los GARDES sont derrière le trône du roi, et des OFFICIERS FRANÇAIS derrière la chaise de Guesclin.

GLESCLIX.

Sire, avec sûreté je me présente à vous.

Au nom d’un roi puissant de son honneur jaloux.

Qui d’un vaste royaume est aujourd’hui le père,

Qui l’est de ses voisins, qui l’est de votre frère,

VA dont la généreuse et prudente équité

N’a fait verser de sang que par nécessité.

J’apporte, au nom de Cliarle, ou la paix ou la guerre.

Faut-il ensanglanter, faut-il calmer la terre ?

C’est à vous de choisir : je viens prendre vos lois.

DON PfcORE.

Vous-même expliquez-vous, déterminez mon choix.