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ACTE TROISIÈME.

SCÈNE I.

DON l’ÈDRE, MENDOSE.

MENDOSE.

11 est entre vos mains surpris et désarmé.

Disposez de ce tigre avec peine enfermé,

Prêt à dévorer tout si l’on brise sa chaîne.

Des grands de la Castille une troupe hautaine

Rassemhle avec éclat ce cortège nombreux

D’écuyers, de vassaux, qu’ils traînent après*eux ;

Restes encor puissants de cette Ijarbarie

Qui vint des flancs du Nord inonder ma patrie.

Ils se sont réunis à ce grand tribunal

Qui pense que leur prince est au plus leur égal :

Ils soulèvent Tolède à leur voix trop docile,

DON PÈDRE.

Je le sais, . Mes soldats sont enfin dans la ville.

MENDOSE.

Le tonnerre à la main, nous pouvons Tembrascr, Frapper les citoyens, mais non les apaiser. Animé par les grands, tout un peuple en alarmes Porte aux murs du palais des flambeaux et des armes Jusqu’en votre maison je vois autour de vous Des courtisans ingrats vous servant à genoux. Mais, servant encor plus la cabale des traîtres, Préférer Transtaniarc au pur sang de leurs maîtres : La triste vérité ne peut se déguiser.

DON PÎCDRE.

J’aime qu’on me la dise, et sais la mépriser. Que m’importent ces flots dont l’inutile rage Se dissipe en grondant, et se brise au rivage ?