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272 DON IM-DHK.

Je trahissais ma foi |)ar un nouvel amour ! C’est là surtout. c’est là Tiiisupporlahle injure Dont j’ai le |)lus senti la pi’oi’omle blessure.

SCÈNE II.

LÉOxXORE, ELVIRE, TRANSTA.MARE, suite.

TRANSTAMARE.

Oui, je vous poursuivrai dans ces murs odieux,

Souillés par mes tyrans, et pleins de nos aïeux ;

Ces lieux où des états l’autorité sacrée

A toute heure à mes pas donne une libre entrée ;

Où ce roi croit dicter ses ordres absolus,

Que déjà dans Tolède on ne reconnaît plus.

C’est dans le sénat même assis pour le détruire.

C’est au temple, en un mot, que je veux vous conduire ;

C’est là qu’est votre honneur et votre sûreté ;

C’est là que votre amant vous rend la liberté.

LÉONORE.

De tant de violence indignée et surprise,

Fidèle à mes devoirs, à mon maître soumise, Mais écoutant encore un reste de pitié

Que cet excès d’audace a mal justifié.

Je voulais vous servir, vous rapprocher d’un frère.

Rappeler de la paix quelque ombre passagère.

De ces vœux mal conçus mon cœur fut occupé ;

Mais tous deux, à l’envi, vous l’avez détrompé.

Dans ces tristes moments, tout ce que je puis dire,

C’est que mon sang, mon Dieu, ce jour que je respire,

Ce palais où je suis, tout m’impose la loi

De chérir ma patrie et d’obéir au roi.

TRANSTAMARE.

Il n’est point votre roi ; vous êtes mon épouse ; Vous n’échapperez point à ma fureur jalouse. Oui, vous m’appartenez : la pompe des autels. L’appareil des flambeaux, les serments solennels. N’ajoutent qu’un vain faste aux promesses sacrées Par un père et par vous dès l’enfance jurées. Ces nœiuls, ces premiers nœuds dont nous sommes liés N’ont point été par vous encor désavoués :