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IIISÏORIQUK HT ClUTIOUE. 257

i(lCOs claires, images touchantes, images ternl)les, et toujours placées à propos. Otcz ce mérite à la divine tragédie iVAihalie, il ne lui restera rien ; ôtez ce mérite au quatrième livre de VÉnéide, et au discours de Priam à Achille dans Homère, ils seront insipides. L’ahhé l)ul)os a très-grande raison : la poésie ne charme (jue par les ])eaux détails.

Si tant d’amateurs savent par cœur des morceaux admirables des lluraces, de Ciiuui, de Pompée, de Polyeuctc, et quatre vers (r//cmdtMs S c’est que ces vers sont très-bien faits ; et si on ne peut lire ni Théodore, ni Pertharite, ni Don Sanche d’Aragon, ni Attila, ni Af/ésilas, ni Pidchèrie, ni la Toison d’or, ni Suréna, etc., etc., c’est que presque tous les vers en sont détestables. Il faut être de bien mauvaise foi pour s’efforcer de les excuser contre sa conscience. Quehjuefois même de misérables écrivains ont osé donner des éloges à cette foule de pièces aussi plates que barbares, parce qu’ils sentaient bien que les leurs étaient écrites dans ce goût. Ils demandaient grâce pour eux-mêmes.

1. « malheureux Phocas, etc. »

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