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VARIANTES DES l’É LOl’IDES. loli

SCÈNE V.

HIPPODAMIE.

Disparaisse/ enfin, redoutaljies présages, Pressontimonts d’Iiorrcurs, effrayantes images, Qui poursuiviez partout mon esprit incertain. La race de Tantale a vaincu son destin ; tile en a détourné la terrihlo influence.

SCÈNE VI.

HIPPODAMIE, ÉROPE.

HIPPODAMIE.

Enfin votre bonheur passe votre espérance.

Ne pensez plus, ma fille, aux funèbres apprêts

Qui dans ce sombre asile enterraient vos attraits.

Laissez-là ces bandeaux, ces voiles de tristesse,

Dont j’ai vu frissonner votre faible jeunesse.

Il n’est ici de rang ni de place pour vous

Que le trône d’un maître et le lit d’un époux.

Dans tous vos droits, ma fille, heureusement rentrée,

Argos chérit dans vous la compagne d’Atrée.

Ne montrez à ses yeux que des yeux satisfaits ;

D’un pas plus assuré m ; ircliez vers le palais ;

Sur un front plus serein posez le diadème :

Atrée est rigoureux, violent, mais il aime.

Ma fille, il faut régner…

K R P E.

Je suis perdue… ah, dieux !

HIPPODAMIE.

<qu’entends-jc ? et quel nuage a couvert vos beaux yeux !

i\éprouverai-je ici qu’un éternel passage

Do l’espoir à la crainte, et du calme à l’orage ?

li r. p E. iMa mère !… j’ose encore ainsi vous appeler. Et de trône et d’hymen cessez de me parler ; Ils ne sont point pour moi… je vous en ferai juge. Vous m’ariaclioz, madame, à l’unique refuge Où je dus fuir Atrée, et Thyeste, et mon cœur. N ous me rendez au jour, le jour m’est en horreur. Un dieu cruel, un dieu me suit et nous rassemble, Vous, vos enfants, et moi, pour nous frapper ensemble. Ne me consolez plus ; craignez de partager Le sort qui me menace, en voulant le changer… C’en est fait.

HIPPODAMIE.

Je me perds dans votre destinée ;