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Ai : TE II, SCÈNE II. 117

11 sait qup par Thyesto on tout temps respectée, H n’a point outragé la fille d’Eurysthée, Qu’au milieu de la guerre il prétendit en vain Au funeste bonheur de lui donner la main : Qu’enfin par les dieux mémo à leurs autels conduite. Elle a, dans la retraite, évité sa poursuite.

ÉUOPE.

Voilà cette retraite où je prétends cacher

Ce qu’un remords afTreux me pourrait reprocher.

C’est là qu’aux pieds des dieux on nourrit mon enfance ;

C’est là que je reviens implorer leur clémence. l’y veux vivre et mourir,

HIPPODAMIE.

Vivez pour un époux ; Cachez-vous pour Thyeste ; il est perdu pour vous,

ÉROPE.

Dieux qui me confondez, vous amenez Thyeste !

HIPPODAMIE,

Fuyez-le.

ÉROPE,

En est-il temps ?., . Mon sort est trop funeste.

(Elle sort.)

SCÈNE II.

HIPPODAMIE, POLÉMON, THYESTE.

HIPPODAMIE.

Mon fils, qui vous ramène en mes bras maternels ? Osez-vous reparaître au pied de ces autels ?

THYESTE.

J’y viens… chercher la paix, s’il en est pour Atrée,

S’il en est pour mon âme au désespoir livrée ;

J’y viens mettre à vos pieds ce cœur trop combattu.

Embrasser Polémon, respecter sa vertu,

Expier envers vous ma criminelle offense,

Si de la réparer il est en ma puissance.

POLÉMOX.

Vous le pouvez, sans doute, en sachant vous dompter.

Lorsqu’à de tels excès se laissant emporter.

On suit des passions l’empire illégitime.

Quand on donne aux sujets les exemples du crime,