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ACTE 1, SCÈNE I. lOO

Par un triste ascotidanl vers lo crimo ontraîiiros, Que formèrent des dieuA les décrets éternels Pour être en épouvante aux malheureux mortels ! La maison de Tantale eut ce noir caractère : il s’étendit sur moi… Le trépas de mon ])ère Fut autrefois le prix de mon fatal amour, (le n’est ([u’à des forfaits ([iie mon sang doit le jour. Aies souvenirs affreux, mes alarmes timides, Tout me fait frissonner au nom des Pélopides.

I’0LKMO.\.

Quelquefois la sagesse a maîtrisé le sort ;

j’est le tyran du faible, et l’esclave du fort. Nous faisons nos destins, quoi que vous puissiez dire : L’homme, par sa raison, sur l’homme a quelque enq)ire. Le remords parle au cœur, on l’écoute à la fin ; Ou bien cet univers, esclave du destin, Jouet des passions l’une à l’autre contraires. Ne serait qu’un amas de crimes nécessaires. Parlez en reine, en mère ; et ce double pouvoir Happellera Thyeste à la voix du devoir.

HIPPODAMIE,

En vain je l’ai tenté ; c’est là ce qui m’accable,

POLÉMOX.

Plus criminel qu’Atrée il est moins intraitable ; Il connaît son erreur.

HIPPODAMIE,

Oui, mais il la chérit. Je hais son attentat ; sa douleur m’attendrit : Je le blâme et le plains.

POLÉMON.

Mais la cause fatale Du malheur qui poursuit la race de Tantale, Érope, cet objet d’amour et de douleur. Qui devrait s’arracher aux mains d’un ravisseur. Qui met la Grèce en feu par ses funestes charmes ?

HIPPODAMIE.

Je n’ai pu d’elle encore obtenir que des larmes : Je m’en suis séparée ; et, fuyant les mortels. J’ai cherché la retraite au pied de ces autels. J’y finirai des jours que mes fils empoisonnent,

PO LÉ M ON.

Quand nous n’agissons point, les dieux nous abandonnent.