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AVERTISSEMENT

POUR LA PRESENTE ÉDITION.

Le 19 décembre 1770, Voltaire écrit à d’Argeiital qu’il fait à la fois sottise et guerre. « Mes anges recevront, par M. le duc de Praslin, un paquet, (-e paquet est la tragédie des Pélopides, c’est-à-dire Alrée et Thyesle. Il est vrai qu’elle a été faite sous mes yeux, en onze jours, par un jeune homme. La jeunesse va vite, mais il faut l’encourager. Ma sottise, vous la voyez. Ma guerre est contre les Allobroges qui ont soutenu qu’un Visigoth, nommé Crébillon, avait fait des tragédies en vers français ; ce qui n’est pas vrai. Mes divins anges, il y va ici de la gloire de la nation. »

Le i(j décembre, il envoie un nouveau cinquième acte : « Je lui ai fait comprendre (au jeune Durand, qui est supposé l’auteur de la tragédie) que son cinquième acte ne valait rien du tout. Je lui ai dit : « Vous croyez, parce que vous êtes jeune, (ju’on peut faire une bonne tragédie en onze jours ; vous verrez, quand vous serez plus mûr, qu’il en faut quinze pour le moins. Il m’a cru, car il est fort docile. Il a fait sur-le-champ un nouveau cinquième acte qu’il met sous les ailes de mes anges. »

Peu après, il s’informe si l’on ne pourrait pas faire jouer cette pièce pour le mariage du duc de Provence. « Notre adolescent pourrait alors prendre cette occasion pour venir faire un petit tour en tapinois dans la capitale des Welches. »

Vains projets ! Les Pélopides ne furent pas représentés. Le sujet de cette tragédie est dans la quatre-vingt-huitième fable d’Hygin. La deuxième (les tragédies de L. Ann. Sénèque est son Thyesies, où. l’horrible festin qu’Atrée fait servir à son frère n’est pas, comme dans les pièces françaises, évité ou dissimulé.