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VAIUAXTKS DK SO l’HOXISBE. 97

(les temples qu’Aiiiiibal a du moins menacés ;

Tous les vils descendants des Gâtons, des Émiles,

Aux fers des étrangers tendant des bras serviles ;

Ton Capitole en cendre, et tes dieux pleins d’etlVoi

Détruits par dos tyrans moins funestes que toi.

Avant que Home tombe au gré de ma furie,

Na mourir oublie, chassé de ta pairie.

Je meurs, mais dans la mienne ; et c’est en te bravant.

Le poison que j’ai pris agit trop lentement.

Ce fer que j’enfonçai dans le sein de ma femme

(,11 tire lo poignard du sein de Sophonisbe, s’en frappe, et tombo

auprès d’elle.) Joint mon sang à son sang, mon âme à sa grande âme. \a, je ne veux pas même un tombeau de tes mains.

LÉ LIE.

Que tous deux sont à plaindre !

SCIPION.

Ils sont morts en Romains. Qu’un pompeux mausolée, honoré d’âge en âge. Eternise leurs noms, leur feu, et leur courage ; Kt nous, en déplorant un destin si fatal, Remplissons tout le nôtre, allons vers Annibal. Que iionie soit ingrati^ ou me rende justice, triomphons de Carthage, et non de Massinisse.

Quelques vers de cette longue variante ont eux-mêmes des variantes. La lettre à d’Argental, du 12 décembre 1770, donne les treize derniers vers de la scène n avec des changements à trois vers.

Vous, au prochain rivage, ayez soin de guider. Conservez duu Ruuiain la modeste hauteur. Dédaignez a\ec moi des vanités frivoles.

Dans l’édition Duchône, dont je parle dans mon avertissement, comme dans celle qui fait partie du tome III des Choses utiles et agréables, le texte présente aussi quelques différences. Voici quels y sont la fin de la scène à et le commencement de la scène m.

Le noble rejeton des héros de Carthage ; Et quand je reviendrai, croyez que Scipion Honorera toujours ses vertus et son nom. Rome pourra du moins mériter mon estime. Mais Massinisse vient.

SCÈNE III ET DERNIÈRE. SCIPION, LÉLIE, ASSAINISSE, licteurs.

L É L 1 E.

Quel désespoir l’anime Sous le masque trompeur de la tranquillité !

. — Théâtre. VI.