Va, ton âme est blessée
Par les illusions d’une fatale erreur.
Va, ne me prends jamais pour un persécuteur :
Et sur elle et sur toi ma pitié doit s’étendre.
Hélas ! dois-je y compter ?… daignez donc me la rendre ;
Daignez me rendre Arzame, ou me faire mourir.
Il attendrit mon cœur, mais il me fait frémir.
Que mes bontés peut-être auront un sort funeste !
Viens, jeune infortuné, je t’apprendrai le reste.
Suis mes pas.
J’obéis à vos ordres pressants
Mais ne me trompez pas.
Ô malheureux enfants !
Quel sort les entraîna dans ces lieux qu’on déteste !
De l’une j’admirais la fermeté modeste,
Sa résignation, sa grâce, sa candeur ;
L’autre accroît ma pitié même par sa fureur.
Un dieu veut les sauver, il les conduit sans doute ;
Ce dieu parle à mon cœur, il parle, et je l’écoute.