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Qu'il faut pour eux avoir de l'indulgence,
Les écouter d'un air affable, doux.
Ne sont-ils pas hommes tout comme nous ?
On ne sait pas à qui l'on fait injure ;
On se repent d'avoir eu l'âme dure.
Les orgueilleux ne prospèrent jamais.


A Marin,

Allez chercher ce bonhomme.

MARIN

J'y vais.

Il sort,

LE COMTE

Pardon, ma mère : il a fallu vous rendre
Mes premiers soins ; et je suis prêt d'entendre
Cet homme-là, malgré mon embarras.


Scène VI

.

LE CONTE, LA MARQUISE, LA BARONNE, LE PAYSAN
LA MARQUISE

Au paysan,

Approchez-vous, parlez, ne tremblez pas.

LE PAYSAN

Ah ! Monseigneur ! écoutez-moi de grâce :
Je suis... je tombe à vos pieds que j'embrasse ;
Je viens vous rendre...

LE COMTE

Ami, relevez-vous :
Je ne veux point qu'on me parle à genoux ;
D'un tel orgueil je suis trop incapable.
Vous avez l'air d'être un homme estimable.
Dans ma maison cherchez-vous de l'emploi ?
À qui parlé-je ?

LA MARQUISE

Allons, rassure-toi.

LE PAYSAN

Je suis, hélas ! Le père de Nanine.

LE COMTE

Vous ?