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Scène II

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LE CONTE, GERMON
LE COMTE

Eh bien ! Nanine est donc enfin partie !


GERMON

Oui, c'en est fait.

LE COMTE

J'en ai l'âme ravie.

GERMON

Votre âme est donc de fer ?

LE COMTE

Dans le chemin
Philippe Hombert lui donnait-il la main ?

GERMON

Qui ? Quel Philippe Hombert ? Hélas ! Nanine,
Sans écuyer, fort tristement chemine,
Et de ma main ne veut pas seulement.

LE COMTE

Où donc va-t-elle ?

GERMON

Où ? Mais apparemment
Chez ses amis.

LE COMTE

À Rémival, sans doute ?

GERMON

Oui, je crois bien qu'elle prend cette route.

LE COMTE

Va la conduire à ce couvent voisin,
Où la baronne allait dès ce matin :
Mon dessein est qu'on la mette sur l'heure
Dans cette utile et décente demeure ;
Ces cent louis la feront recevoir.
Va... garde-toi de laisser entrevoir
Que c'est un don que je veux bien lui faire ;
Dis-lui que c'est un présent de ma mère ;
Je te défends de prononcer mon nom.