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ACTE CINQUIÈME.

SCÈNE I.

LES CHEVALIERS et leurs ÉCUYERS, lépée à la main DES SOLDATS, portant des trophées ; LE PEUPLE, dans lo fond.

LORÉDAN.

Allez, et préparez les chants de la victoire, Peuple, au Dieu des combats prodiguez votre encens ; C’est lui qui nous fait vaincre, à lui seul est la gloire. S’il ne conduit nos coups, nos bras sont impuissants. Il a brisé les traits, il a rompu les pièges Dont nous environnaient ces brigands sacrilèges. De cent peuples vaincus dominateurs cruels. Sur leurs corps tout sanglants érigez vos trophées ; Et, foulant à vos pieds leurs fureurs étouffées. Des trésors du croissant ornez nos saints autels. Que l’Espagne opprimée, et l’Italie en cendre, L’Égypte terrassée, et la Syrie aux fers. Apprennent aujourd’hui comme on peut se défendre Contre ces fiers tyrans, l’eifroi de l’univers. C’est à nous maintenant de consoler Argire ; Que le bonheur public apaise ses douleurs : Puissions-nous voir en lui, malgré tous ses malheurs. L’homme d’État heureux quand le père soupire ! Mais pourquoi ce guerrier, ce héros inconnu, À qui l’on doit, dit-on, le succès de nos armes, Avec nos chevaliers n’est-il point revenu ? Ce triomphe à ses yeux a-t-il si peu de charmes ? Croit-il de ses exploits que nous soyons jaloux ? Nous sommes assez grands pour être sans envie. Veut-il fuir Syracuse après l’avoir serAde ?

(À Catane.)

Seigneur, il a longtemps combattu près de vous ;