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I

ACTE III, SCÈNE III. 529

SCÈNE II.

TANCRF.de ; SES ÉCUYERS, au fond. TANCRÈDE.

Il sera favorable ; et ce ciel qui me guide,

Ce ciel qui me ramène aux pieds d’Aménaïde,

Et qui, dans tous les temps, accorda sa faveur

Au véritable amour, au véritable honneur.

Ce ciel qui m’a conduit dans les tentes du Maure,

Parmi mes ennemis soutient ma cause encore.

Aménaïde m’aime, et son cœur me répond

Que le mien dans ces lieux ne peut craindre un affront.

Loin des camps des Césars, et loin de l’Illyrie,

Je viens enfin pour elle au sein de ma patrie,

De ma patrie ingrate, et qui, dans mon malheur,

Après Aménaïde est si chère à mon cœur !

J’arrive : un autre ici l’obtiendrait de son père !

Et sa fille à ce point aurait pu me trahir !

Quel est cet Orbassan ? quel est ce téméraire ?

Quels sont donc les exploits dont il doit s’applaudir ?

Qu’a-t-il fait de si grand qui le puisse enhardir

A demander un prix qu’on doit à la vaillance,

Qui des plus grands héros serait la récompense.

Qui m’appartient du moins par les droits de l’amour ?

Avant de me l’ôter, il m’ôtera le jour.

Après mon trépas même elle serait fidèle.

L’oppresseur de mon sang ne peut régner sur elle.

Oui, ton cœur m’est connu, je ne redoute rien.

Ma chère Aménaïde, il est tel que le mien.

Incapable d’effroi, de crainte et d’inconstance.

SCÈNE III.

TANCRÈDE, ALDAMON.

TANCRÈDE.

Ah ! trop heureux ami, tu sors de sa présence :

Tu vois tous mes transports ; allons, conduis mes pas.

V. — TlIÉATHE. IV. 3i