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TANCREDE

TRAGÉDIE

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

ASSEMBLÉE DES CHEVALIERS, rangés en demi-cerele. ARGIHE.

Illustres chevaliers, vengeurs de la Sicile, Qui daignez, par égard au déclin de mes ans, Vous assembler chez moi pour chasser nos tyrans, Et former un État triomphant et tranquille ; Syracuse en ses murs a gémi trop longtemps Des desseins avortés d’un courage inutile. Il est temps de marcher à ces ûers musulmans. Il est temps de sauver d’un naufrage funeste Le plus grand de nos biens, le plus cher qui nous reste, — Le droit le plus sacré des mortels généreux,

^— La liberté
c’est là que tondent tous nos vœux.

Deux puissants ennemis de notre répul)lique, Des droits des nations, du bonheur des humains. Les Césars de Byzance, et les fiers Sarrasins, Nous menacent encor de leur joug tyrannique. Ces despotes altiers, partageant l’univers, Se disputent l’honneur de nous donner des fers. Le Grec a sous ses lois les peuples de Messine ; Le hardi Solamir insolemment domine Sur les fertiles champs couronnés par l’Etna, Dans les murs d’Agrigente, aux campagnes d’Enna ;