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ÉPITRE DÉDICATOIRE. 299

sujet. J’en ai choisi iiii tout dinV’rciit ciicoro dos doux autres, et <fui no leur rossouihlo (\uo })ar le nom..To me suis arrêté à la }. ; rando époque do (iongis-kan, et j’ai voulu poindre les mœurs des Tartares et des Chinois. Les aventures les plus intéressantes ne sont rien quand elles no peignent pas les mœurs ; et cette peinture, qui est un des plus grands secrets de lart, n’est encore qu’un amusement frivole quand elle n’inspire pas la vertu.

J’ose dire que depuis la Henn’ade jusqu’à Zaïre, et jusqu’à cette pièce chinoise, honne ou mauvaise, tel a été toujours le principe qui m’a inspiré ; et que, dans l’histoire du siècle de Louis XIV, j’ai célébré mon roi et ma patrie, sans flatter ni l’un ni l’autre. C’est dans un tel travail que j’ai consumé plus do quarante années. Mais voici ce que dit un auteur chinois traduit en espagnol par le célèbre Navarette :

« Si tu composes quelque ouvrage, ne le montre qu’à tes amis : crains le public et tes confrères : car on falsifiera, on empoisonnera ce que tu auras fait, et on t’imputera ce que tu n’auras pas fait. La calomnie, qui a cent trompettes, les fera sonner pour te perdre, tandis que la vérité, qui est muette, restera auprès de toi. Le célèbre Ming fut accusé d’avoir mal pensé du Tien et du Li, et de l’empereur Vang ; on trouva le vieillard moribond qui achevait le panégyrique de Vang, et un hvmne au Tien et au Li^, etc. »

1. Voltaire fait ici allusion aux accusations portées contre lui à propos des vers injurieux qu’on disait être dans la Pucelle, et de certaines phrases de ï Essai suites mœurs). G. A.)

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