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DE L’ANTIQUITÉ. -193

« Ce rien n’est pas français, et sert à rendre la plirase plus barbare ; il fallait dire : Vous savez si jamais j’exigeai du roi qu’il vous forçât à m’épouser. »

11 prétend qu’avec vous un nœnd sacré m’unisse ; Ne m’en imputez point la cruelle injustice.

« Cet 671 n’est pas français, et la cruelle injustice n’est pas raisonnable dans la bouche d’It\ s : il ne doit point regarder comme cruel et injuste un mariage qu’il ne veut faire que pour rendre Electre heureuse. »

Au prix de tout mon sang je voudrais être à vous, Si c’était votre aveu qui me fit votre époux.

« Au prix de tout mon sang veut dire au prix de ma vie ; et il n’v a pas d’apparence qu’on se marié quand on est mort. 5t c’était votre aveu qui me fit est prosaïque, plat, et dur, même dans la prose la plus simple. »

Ah ! par pitié pour vous, princesse infortunée, Payez l’amour d’itj’s par un tendre hymcnée.

« Ces termes lâches et oiseux de princesse infortunée et de tendre hyménée affaibliraient la meilleure tirade ; il faut éviter soigneusement ces expressions fades. Par pitié pour vous n’est pas placé ; il fallait dire : Tout est à craindre si vous n’obéissez pas au roi ; faites par pitié pour vous ce que vous ne faites pas par amour, par bienveillance, par condescendance pour moi. »

Puisqu’il faut Taches-er, ou descendre au tombeau ; Laissez-ett à mes feux allumer le flambeau. Régnez donc avec moi ; c’est trop vous en défendre.

« Vous devez sentir vous-même, aurait continué M. Despréaux, combien ces mots, puisqu’il faut… laissez-en à mes feux ; régnez donc avectnoi, ont à la fois de du : été et de faiblesse, combien tout cela manque de pureté, de noblesse, et de chaleur : reprenez cent fois le rabot et la lime. »

Si M. Despréaux continuait à lire, souffrirait-il les vers suivants (I. m, VI, vu) :

Qu’il fasse que ces fers, dont il s’est tant promis,

Soient moins honteux pour moi que l’hymen de son fils…

Ta vertu ne te sert qu’à redoubler ma haine.

Egisthe ne prétend te faire mon époux…

Biavez-/ ?, mais du moins du sort qui vous accable

N’accusez donc que vous, princesse inexorable…

Je voulai- ;, par l’hymen d’Itys et de ma fille,

Voir rentrer quelque jour le sceptre en ma famille ;

Mais l’ingrate ne vent que nous immoler tous…

Madame, quel malheur, troublant votre sommeil,

Vous a fait de si loin devancer le soleil ?

V — Théâtre. IV. 13