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VARIANTES D’ORESTE. <o7

Consulter de ces lieux l’oracle solennel.

ÉGI STHE.

Madame, à mes desseins mettra-t-il dos obstacles ?…

Page 106, vers 20 :

Qui t’a livre le fils, qui t’a promis le père, Qui veille sur le juste, et venge les forfaits.

ORESTE.

Ce dieu, dans sa colère, a repris ses bienfaits ; Sa faveur est trompeuse, et dans toi je contemple Des changements du sort un déplorable exemple. As-tu, dans ces rochers qui défendent ces bords, Où nous avons pris terre après de longs efforts, As-tu cache cette urne et ces niaiV[UL’s funèbres. Qu’en des lieux détestés, par le crime célèbres. Dans ce champ de Mycène où régnaient mes aïeux, Xous devions apporter par les ordres des dieux, Cette urne qui contient les cendres de Wistènc, Ces dépôts, ces témoins de vengeance et de haine. Qui devaient d’un tyran tromper les yeux cruels ?

P Y L A D E.

Oui, j’ai rempli ces soins.

ORESTE.

décrets éternels ! Quel fruit tirerons-nous de cette obéissance ? Ami, qu’est devenu le jour de la vengeance ? Reverrai-jc jamais ce palais, ce séjour, Ce lieu cher et terrible où j’ai reçu le jour ? Où marcher, où trouver cette sœur généreuse Dont la Grèce a vanté la vertu courageuse, Que l’on admire, hélas ! qu’on n’ose secourir, Qui conserva ma vie, et m’apprit à souffrir ; Qui, digne en tous les temps d’un père magnanime, jN’a jamais succombé sous la main qui l’opprime ? Quoi donc ! tant de héros, tant de rois, tant d’États, Ont combattu dix ans pour venger Ménélas ? Agamemnon périt, et la Grèce est tranquille ? Dans l’univers entier son fils n’a point d’asile ; Et j’eusse été sans toi, sans ta tendre amitié. Aux plus vils des mortels un objet de pitié : Mais le ciel me soutient quand il me persécute ; Il m’a donné Pylade, et ne veut point ma chute : Il m’a fait vaincre au moins un indigne ennemi. Et la mort de mon père est vengée à demi. Mais que nous servira cette cendre funeste Que nous devions offrir pour la cendre d’Oreste ? Quel chemin peut conduire i\ cette affreuse cour ?

PYLADE.

Regarde ce palais, etc.

Page 108, vers 2 :

11 gémit : tout mortel est-il né pour souffrir !