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ACTE IV, SCÈNE VIII. 143

Tu n’en as que trop dit, l’un des deux est Oreste.

ELECTRE.

Eh bien ! s’il était vrai, si le ciel l’eût permis… Si dans vos mains, madame, il mettait votre fils…

CLYTEMNESTRE.

moment redouté ! Que faut-il que je fasse ?

ELECTRE.

Quoi ! vous hésiteriez à demander sa grâce ! Lui ! votre fils ! ô ciel !… quoi ! ses périls passés… Il est mort : c’en est fait, puisque vous balancez.

CLYTEMNESTRE.

Je ne balance point : va, ta fureur nouvelle

Ne peut même affaiblir ma bonté maternelle ;

Je le prends sous ma garde : il pourra m’en punir…

Son nom seul me prépare un cruel avenir…

N’importe… Je suis mère, il suffit ; inhumaine.

J’aime encor mes enfants… tu peux garder ta haine.

ELECTRE.

Non, madame, à jamais je suis à vos genoux.

Ciel, enfin tes faveurs égalent ton courroux :

Tu veux changer les cœurs, tu veux sauver mon frère,

Et, pour comble de biens, tu m’as rendu ma mère.

FIN’DU QUATRIÈME ACTE.