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ACTE QUATRIÈME.

SCÈNE I.

ORESTE, PYLADE.

ORESTE.

De Pammène, il est vrai, la sage vigilance D’Égisthe pour un temps trompe la défiance ; On lui dit que les dieux, de Tantale ennemis, Frappaient en même temps les derniers de ses fils. Peut-être que le ciel, qui pour nous se déclare. Répand Taveuglement sur les yeux du ])arbare. Mais tu vois ce tombeau si cher à ma douleur ; Ma main l’avait chargé de mon glaive vengeur ; Ce fer est enlevé par des mains sacrilèges. L’asile de la mort n’a plus de privilèges, Et je crains que ce glaive, à mon tyran porté. Ne lui donne sur nous quelque affreuse clarté. Précipitons l’instant où je veux le surprendre.

PYLADE.

Pammène veille à tout, sans doute il faut l’attendre. Dès que nous aurons vu, dans ces bois écartés. Le peu de vos sujets à vous suivre excités. Par trois divers chemins retrouvons-nous ensemble, Non loin de cette tombe, au lieu qui nous rassemble.

ORESTE.

Allons… Pylade, ah, ciel ! ah, trop barbare loi ! Ma rigueur assassiné un cœur qui vit pour moi ! Quoi ! j’abandonne Electre à sa douleur morlellel

PYL\DE.

Tu l’as juré, poursuis, et ne redoute (|u’elle.

Electre peut te perdre, et ne peut te servir ;

Les yeux de tes tyrans sont tout prêts de s’ouvrir :