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ANNÉE 1766.

générosité et de grandeur. Je suis au comble de ma joie de voir l’affaire des Sirven commencée ; soyez sûr que vous serez couvert de gloire aux yeux de l’Europe.

Je ne sais si l’affaire qui regarde Mme de Beaumont se poursuit pendant les vacations[1] ; c’est dans celle-là qu’il faut triompher. Je la supplie d’agréer mon respect et le tendre intérêt que je prends à tous deux.


6504. — À M. DAMILAVILLE.
15 septembre.

Ce petit billet, pour M. de Beaumont, vous mettra au fait de tout ce qui concerne M. Chardon.

Je crois que l’affaire ira bien, sous la protection de MM. les ducs de Chioiseul et de Praslin, de M. et de Mme d’Argental, et de Mme la duchesse d’Enville.

Les philosophes se remettront en crédit, en prenant hautement le parti de l’innocence opprimée : ils rangeront le public sous leurs étendards.

Pourquoi M. Tonpla ne ferait-il pas ce petit voyage ? Cela serait digne de lui ; il aurait le plaisir du mystère ; ce serait Antoine qui irait voir Paul.

Pour chasser toutes mes idées tristes, j’ai eu l’insolence de faire venir chez moi toute la troupe comique de Genève ; elle est excellente, elle a joué Henri IV, et Annette et Lubin ; le nom seul de Henri IV m’émeut, et fait la moitié du succès. J’ai eu aussi le Roi et le Fermier, avec Rose et Colas[2] : cela a été joué supérieurement : il y a surtout une actrice excellente qui ferait les délices de Paris.

Mais, après ces fêtes brillantes, je songe aux horreurs de ce monde ; je songe aux infortunés, et je retombe dans ma tristesse ; Notre amitié me console plus que les fêtes. Écr. l’inf…


6505. — À M. D’ALEMBERT.
16 septembre.

Mon cher et grand philosophe, vous saurez que j’ai chez moi un jeune conseiller au parlement, mon neveu, qui s’appelle

  1. Voltaire parle de ce procès dans les lettres 6511, 6526, 6529.
  2. Voyez lettre 6499.